vendredi 28 décembre 2012

A l'attaque d'une tête de roche

TÊTES DE ROCHE : COMMENT LES APPRÉHENDER ?

Pêcher les têtes de roche, un vaste sujet, qui mérite qu'on s'y attarde, surtout pour les plus novices de la pêche en mer.

Doit-on parler de stratégie ? De techniques appropriées ? D'approches spécifiques ? De leurres magistraux ?
Non je parlerais d'abord et avant tout de plaisir, de cœur qui bat à l'idée de voir mon stickbait, ballotté dans l'écume, soudain être happé par la gueule d'un bar rageur.
Je parlerais encore d'adrénaline lorsque l'on sent dans le poignet la fulgurance de la touche, comme si une décharge électrique venait vous foudroyer d'un coup, vous rendant groggy pendant quelques minutes.

Q'est-ce qu'une tête de roche ?

C'est la partie émergée d'un rocher, d'un plateau rocheux. 
Pour mieux comprendre comment s'articule cette zone de pêche, la bonne méthode consiste à venir observer la zone à marée basse et par forts coefficients. La mer, découvrant la tête de roche, laisse souvent se montrer le relief marin l'entourant ainsi que ses variations de niveau.
On constate ainsi, que la zone de pêche ne se limite pas à la simple tête de roche, et que la prospection ne se limitera pas à l'écume des vagues venant se briser sur la roche. 
Suivant la tête de roche, le poisson peut se situer à différentes profondeurs, et à différents endroits.
Mais il faudra aussi faire en fonction des courants, vents et marées.

Exemple d'une tête de roche et ses zones de pêches
Les différentes zones de pêche

Un peut définir trois zones de pêche différentes, qui peuvent être abordées différemment, tant au niveau positionnement du bateau qu'au niveau des leurres à utiliser. En fonction de chaque tête de roche, ces zones peuvent être plus ou moins vastes et /ou se situer d'un seul côté de la tête de roche (cas que je préfère).


Différentes zones de pêches en coupe
La zone Blanche

Tout d'abord la zone 1, que j'appellerais la zone blanche. 
Cette zone, là ou l'eau blanchit, par l'effet du ressac qui forme une mousse blanche; est une zone à prospecter plus particulièrement au flux de la marée (marée montante), les 3 premières heures étant les plus productives. 
Après le calme lié à l'étal de marée, le courant, en s'inversant, combiné aux mouvements des vagues, crée une zone de perturbations, hyper oxygénée. Le bar profite souvent de cette zone de turbulences pour y attaquer les proies mises en difficulté par la force du ressac venant se briser sur les rochers combiné à la force du courant du reflux.
Dans ce genre de conditions, je n'hésite pas à attaquer les pourtours de la roche avec un gros Stickbait, proie bien sonore, pour voir si les bars sont à l'affût. Si ce n'est pas le cas, je réduis la taille du leurre dans un premier temps, puis je passe en subaquatique, en essayant au maximum d'imiter un poisson désemparé et chahuté par la vague. Le Minnow en taille de 60 à 80 en S (Sinking), qui, malgré sa « petite » taille, est un excellent leurre pour pêcher l'écume. J'utilise d'ailleurs, dans ces conditions, principalement des leurres coulant, qui vont avoir une tenue soutenue dans la vague et vont permettre de jouer avec le leurre, qui, soit en nageant énergiquement, soit en se laissant embarquer par la vague, sera une parfaite imitation d'un petit poisson entre vie et mort. 
Le travail du leurre en stop and go, est souvent la technique la plus rentable. Il suffit de lancer au ras de la roche et dans la vague, d'attendre quelques secondes avant de récupérer. La touche se produit souvent à ce moment. Si ce n'est pas le cas, il ne faut pas hésiter, après un ou deux twitchs,de renouveler les actions pause /twitchs /pause, puis, à laisser le leurre tourner dans la vague, fil légèrement détendu, deux ou trois secondes avant de reprendre la récupération.
Si la profondeur au pied de la tête de roche le permet, il ne faut pas hésiter à utiliser un Minnow Plongeant à grand plongeant en sp (long bill suspending), qui va permettre de pêcher de un peu plus creux à très creux. 
Ces leurres, dans ce genre de conditions sont stupéfiants d’efficacité : il ont une capacité phénoménale à faire sortir de gros bars de dessous les tables de roches, ou cavernes.
A l'inverse, si la hauteur d'eau est très faible, un leurre souple de type Soft Jerkbait ou stick worm (Senko ou DOA CAL Jerkbait), monté sur un hameçon texan en no-sink, et ballotté par les vagues, est formidable de réalisme.
Pour pêcher dans cette zone blanche, il faut travailler avec le meilleur angle d'attaque possible. Il faut positionner le bateau de manière à ce qu'il soit dans le sens du courant, tête de roche à la perpendiculaire du bateau. Il faut attaquer par le côté de la tête de roche frappé par les vagues, ce côté étant plus productif si la profondeur au près de la roche affleurante est faible. Les coefficients compris entre 70 et 90 sont les meilleurs. Les vents d'Ouest sont aussi les plus prometteurs, surtout si la roche affleurante fait face à la vague.
C'est cette zone qui est la plus souvent pêchée : certes très prenante mais aussi parfois très décevante, car elle se pêche surtout en début de montante, mais pas toujours accessible à ce moment là. 
Ne négligez pas non plus les deux dernières heures du jusant (marée descendante), car si cette zone est prometteuse pour les trois premiéres heures de flux, la prospection de cette zone à la fin du descendant peut apporter les plus belles surprises du jour. 
Surtout si la roche affleurante forme des passages entre les différentes pointes de roches. Les bars aiment bien se tenir à l'affût derrière ses pointes rocheuses ou passe un fort courant, apportant ainsi une manne providentielle non négligeable (crevettes, crabes, etc.)
Mais, la prospection de la tête de roche ne doit donc pas se limiter à cette zone.

La zone de palier

En effet, dans bien des cas, la zone 2 que l'on appellera zone de palier, peut s'avérer plus productive. Pêchable aussi bien au flux qu'au reflux, c'est la zone ayant les faveurs des bars maraudeurs, bien réceptifs aux mouvements d'un leurre manié assez rapidement. C'est le royaume des jerks. 
Cette zone, parfois guère plus grande qu'un magasin de détaillant de pêche de quartier, pourrait être considérée comme zone « de transit ». Cette zone est appelée à se découvrir ou partiellement entre-apercevoir, lors des très gros coefficients, supérieurs à 100 ou lors des marées d’Équinoxe.
Elle constitue un palier entre la zone blanche et la zone profonde synonyme de tranquillité et de sécurité. Les bars y stationnent aussi bien au montant qu'au descendant, et y sont présents quasiment en permanence dès que les températures de l'eau et de l'air dépassent les 15°. Elle correspond souvent avec la ligne de thermocline en mai-juin et en septembre-octobre, ligne de partage des courants « froids » et des courants « chauds ». 
Compte tenu de ces critères de température, le mois de juin est LE mois pour pêcher cette zone, même si elle rapporte des poissons tout au long de l'année. Dès que le soleil arrive, il réchauffe la couche d'eau supérieure, et le fretin vient s'y nourrir, s'y reposer et profiter de ses rayons : les bars ne sont pas loin.
Pour ce qui est des leurres, les jerks sont sans controverse les leurres à utiliser et cela, en priorité. Ils imiteront parfaitement les proies présentes dans ces zones : il suffit d'adapter la taille des leurres à la saison. Le jerks minnows de 60 à 80 SP, pour les « petits » leurres sont incroyables de vie dans des mains expertes.

Lorsque les proies sont un peu plus grosses, les jerks minnows à partir de 110, manié en alternant jerks, stops et twitchs, sera criant de réalisme et ne laissera pas indifférents les gros bars : attention à la secouée dans le poignet !!!

C'est la zone à prospecter en priorité en milieu de montante et de descendante, et cela indépendamment des coefficients de marée, tant que l'on est pas dans les extrêmes, ces derniers n'étant généralement pas les meilleurs pour le bar, je dis bien généralement, car je préfère un coefficient de 50 avec un petit coup de vent accompagné d'une dépression d'ouest à un coefficient de 80 sous un soleil de plomb avec pétole !!!
Pour ce qui est du positionnement du bateau, il faut le positionner non plus perpendiculairement à la roche mais plutôt sur un angle de 45° (Cf. schéma ci après).

position du bateau en fonction de la zone à prospecter
Bar sur LS Jerkbait 

La zone profonde

La troisième zone, la plus profonde, et souvent la plus oubliée, est une zone à ne surtout pas négliger.
Servant de zone de repos aux bars, elle est souvent équivalent à de belles pièces, surtout en début de saison, quand l'eau est encore un peu froide, ou au contraire, en plein milieu de l'été lorsque la température de l'air est très élevée et que les conditions anticycloniques sont installées depuis plusieurs jours. Les bars se réfugient souvent dans ces profondeurs, compte tenu de la chaleur et de l'agitation estivale. Ils restent au calme et au frais pour ne monter entre deux eaux ou en surface, que tôt le matin ou tard le soir. Dans ces conditions difficiles, il est bon de s'essayer aux leurres de types Longbill Minnow, ou un leurre souple, voire un lipless, animés très lentement, qui pourraient se révéler terribles d'efficacité. 
Un dernier leurre atypique de la mer, pourrait faire aussi la différence, c'est un spintail de 25 gr voir 30 gr, animé lentement, juste "à la volée" le long de la zone de palier.
L'objectif est en effet, en plein été, de tromper les bars les plus méfiants, restés au fond, ou encore en début de saison, de motiver l'attaque des bars non décidés à monter sur la zone pour cause de température de l'eau encore trop froide.
Les leurres à utiliser en priorité : long bill minnow sinking, leurre souple style jerkbait sur un texan plombé, ou LS type Shad sur tête plombée entre 7 et 25gr, un lipless pour faire la différence sur des jours de pêche difficile, et ne vous cantonné pas à ces leurres, comme je vous disais plus haut, un spintail à la volée peut être ultra décisif. 
Pour les coloris, privilégiez les coloris naturels (sardine, lançon, etc.) 
Pour ce qui de l'animation, il est important de pêcher en partant du moins profond au plus profond, et surtout avec des animations lentes. Avec un leurre coulant, l'idéal est d'alterner des phases de récupération très lente, de pauses, et de petites accélérations très rapides (twitchs secs) mais très brèves (1 m maxi) avant de laisser descendre le leurre à nouveau.

Animation du leurre sur la zone profonde
Cette zone profonde est aussi une zone d'attente du bar au moment des étals. Elle abrite également d'autres espèces de poissons très intéressantes, sportivement parlant, telles que le lieu, ou que les vieilles, dont certains sujets dépassant allègrement les 2 kg, offrent une combativité incroyable. 
Les maigres peuvent aussi s'y tenir de Juin à Septembre, surtout si la zone est entre deux roches, et qu'il y ait des couloirs de courants forts, entre ces roches. Si l'on souhaite s'amuser un peu avec ces poissons, un LS Jerkbait ou petit shad de taille 4" ou 4.5" avec de petites têtes plombées, de 7 à 30 gr max,sera l'idéal, surtout en pêchant le fond. A ce moment là, il ne serait pas inopportun d'essayer un montage drop shot qui pourrait se révéler des plus approprié.
En résumé, les têtes de roches et leurs alentours immédiats offrent des possibilités de pêche variées tant au niveau des techniques que des marées ou même des saisons. Finalement, quelle que soit l'heure et les conditions météo, en adaptant son positionnement et ses leurres, mais aussi et surtout son approche globale, pêcher les têtes de roche peu rapporter gros.

Quelques leurres pour "attaquer" les têtes de roches : 
Leurres souples CAL Jerkbaits D.O.A (coloris préférés)


CAL Shad Tail D.O.A 
Long bill Minnow Crank n Shad Strike Pro
Jérôme 
Retrouvez mes prestations sur : www.peche-en-gironde.com 

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